100-200-C2938
Stents « à diversion de flux » sur la jonction A1-A2 de l’artère cérébrale antérieure, quid des artères perforantes ?

https://doi.org/10.1016/j.neurad.2019.12.028Get rights and content

Objectifs

Le traitement des anévrysmes sur et au-delà du polygone de Willis par stents à « diversion de flux » reste controverse. Nous rapportons l’expérience sur le traitement des anévrysmes de l’artère communicante antérieure par stent « à diversion de flux ». En particulier, les évènements ischémiques survenus dans le territoire des artères perforantes où ont été implantés les stents, ont été revues.

Matériel et méthodes

Nous avons pratiqué une étude bi-centrique rétrospective de l’ensemble des interventions pratiquées pour traitement d’un anévrysme de l’artère communicante antérieure par stent « à diversion de flux » ; sur une période de novembre 2013 à juin 2019. Nous avons inclus tous les patients qui ont bénéficié d’au moins une IRM cérébrale de contrôle après traitement. Les patients présentant des anévrysmes larges ou géants avec un effet de masse sur le parenchyme cérébrale basi-frontale ont été exclus de notre analyse.

Résultats

Un total de 15 patients a été inclus. L’âge moyenne était 51,3 ans (range 23–70 ans). La présentation clinique était la suivante : quatre anévrysmes de découverte incidente, 10 recanalisations d’anévrysmes déjà traités, un anévrysme avec effet de masse sur le chiasma. Nous avons réussi l’implantation du stent pour toutes les procédures, 4 stents Pipeline (Medtronic neurovascular, Irvine, USA), 11 stents Silk (Balt, Montmorency, France). Une IRM cérébrale de suivi dans les 3 mois après traitement était disponible pour tous les patients. Nous avons identifié en imagerie quatre infarctus territoriaux complets et trois infarctus ponctiformes du territoire de l’artère d’Heubner et un infarctus des piliers antérieurs du fornix (perforantes issues de A2). Quatre complications neurologiques cliniques post-procédurales et un décès lié à une transformation hémorragique d’une lésion ischémique sur le territoire de l’artère Heubner sont survenus. A trois mois, 14 patients avaient un score mRS 0-2 et un patient était décédé. Une angiographie cérébrale de contrôle était disponible pour 13 (86,6 %) patients et montrait une occlusion D pour 9 anévrysmes et C pour 4 anévrysmes selon l’échelle O’Kelly–Marotta.

Conclusion

Le traitement par stent « à diversion de flux » des anévrysmes de l’artère communicante antérieure nous semble associée à un taux non négligeable de complications ischémiques sur le territoire des artères perforantes, en particulier l’artère de Heubner. L’ischémie partielle ou complète du territoire de cette artère peux passer inaperçue lors de l’hospitalisation car les symptômes neurologiques sont souvent en rapport avec des troubles du comportement de détection difficile. Un meilleur suivi neuropsychologique des patients présentant un infarctus dans le territoire de cette artère est souhaitable. Une stratégie endovasculaire différente, si faisable, est à privilégier pour préserver les perforantes sur le complexe A1-A2.

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Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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